mardi 4 décembre 2007

Autopsie d'une féminité fébrile

La jument à crochets est dite "bréhaigne". Cette jument au(x) caractère(s) mâle(s), à tel point qu'elle en développe des canines normalement absentes, des armes de lutte non pas contre le monde, mais contre son semblable, par élitisme. L'étalon le plus fort récolte la jument la plus saine. Ainsi naît Eugène, le petit chevalon.
Par contre, la jument bréhaigne, avec son caractère combattif et ses canines, est presque systématiquement stérile. Par afflux massif de testostérone, sans doute. Nous avons bien les femmes à barbe dans l'espèce humaine.
Espèce bien mal foutue soit dit en passant. Faussement née sous le signe de Dame Nature, la femme et son cycle de métronome, tous les 28 jours, pour pouvoir pondre, même en hiver, est-ce logique ?
La femme "bréhaigne" existe aussi à sa façon, et là où la jument ne connaît presque pas les aléas dûs à son sexe, la femme se voit, sous le joug de la norme, obligée de se pilluler pour faire semblant, et pouvoir dire à ses copines dauphines "je pue, j'ai mes ragnagnas, hihihihi !" (je reviendrai sur le concept de femme-dauphin un autre fois)
Bref, la femme bréhaigne fait semblant d'être une femme alors qu'un afflux de testostérone la rend mâle, elle devrait avoir des crochets.
Elle se voit dans l'obligation de se chouter, (là où la femme normale se chouchoute) pour tomber en cloque. Faire naître d'adorables enfants-capsules, tous similaires, des petits Eugènes en puissance, par grappe de deux, quatre, six, huit. La femme bréhaigne deviendrait-elle femme-truie ?

Une norme qui impose un ordre de conduite : tu es une femme, tu es 28 jours (plus tard?), tu es glabre, tu as de longs cheveux, tu ris derrière ta main, tu ne rotes pas, tu ne pètes pas, tu n'as pas de gastro, tu mets des jupes, des talons, de la belle lingerie, tu sais repasser, faire à manger, faire le ménage, tu deviendras infirmière, ou institutrice. Tu as des rêves ? Oublie, nous vivons encore dans les années soixante.

Femme normale, femme-truie, femme-dauphin, femme bréhaigne... Nous en sommes toutes au même stade.
"When she walks on the street, you can hear their strings...."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et le syndrome du "je suis douce" s'abattit sur le monde ...